Dans Bureau désespoir, María Alcaide parle du travail à partir d'une reconfiguration de l'image du bureau. Divisée en cabines et sans référence à l’espace extérieur, l'architecture typique du bureau devient le lieu où circulent d'immenses chaînes d'informations qui accélèrent les transactions économiques virtuelles. Alcaide part de l'idée que l'événement artistique a lieu partout. En ce sens, le manque d'horizon et de perspectives stables, ainsi que la complexité du système capitaliste, font que le travail artistique semble à la fois disparaître et se faire omniprésent. Partant de ces prémisses, Bureau désespoir propose une sorte de scénographie à travers une série de produits – un rideau, un tapis, une mallette, un humidificateur, l’ouvrage The Global Village de Marshall McLuhan, ainsi qu'une publication sous forme de journal créé pour l'occasion – qui renvoient avec une certaine ironie à l'imaginaire du bureau. Les différents objets, référencés dans la rubrique « Comment décorer un bureau ? » de la publication, ne sont pas tant remarquables pour leur valeur d'objet artistique que pour le capital symbolique et idéologique qu'ils renferment en tant qu’objets fabriqués dans le Sud global.
